La dépersonnalisation (ou déréalisation)

Publié le 21 Février 2013

Je suis tombée sur un article qui traite de la dépersonnalisation. Je ne sais pas pour les autres, mais ça me parle énormément. Je ne savais même pas qu'on pouvait se sentir autrement car j'ai vécu ce ressenti depuis très très jeune. Je dirais depuis que j'ai 10 ou 11 ans. Pour moi c'était normal, c'était grandir...

Depuis que mon corps change grâce aux hormones et que je prends des compléments en magnésium et vitamines B, ça va mieux. Je me sens plus à ma place. Retrouver un emploi a beaucoup aidé aussi. Je commence enfin à m'écarter de cet état second, et ça fait un bien fou!!! C'est comme si vous sortiez petit à petit d'un rêve permanent.

Etre dans cet état c'est tout ressentir à la troisième personne, tout vivre à la troisième personne.

Symptômes

Les individus souffrant de dépersonnalisation se sentent à la fois détachés du monde et de leur propre identité / incarnation physique. Souvent, les personnes ayant expérimenté la dépersonnalisation disent avoir l'impression que « la vie ressemble à un film, les choses paraissent irréelles, floues, sensation de vertige et de grosse fatigue ». Le sentiment d'identité de la personne se brise (d'où le nom). Une personne sujette à ce trouble peut avoir l'impression que la vie est un rêve ou une sorte d'illusion.

Certains sujets disent aussi avoir l'impression d'être des fantômes. Malgré ses efforts, le sujet n'a pas l'impression d'interagir réellement avec le monde. Il ne semble pas capable de se considérer comme normal. Bien que le sujet lutte pour tenter de ressentir les choses normalement, une part de lui-même semble le pousser à abandonner la lutte. Pour lui, la tonalité familière de la réalité n'est plus, il est en proie a un « sentiment d'inquiétante étrangeté », lui donnant l'impression de vivre dans un monde absurde sans avoir la capacité d'être de nouveau acteur de la vie et d'en approuver intellectuellement la pertinence fondamentale.

Le sujet devient un observateur des choses, et principalement de ses propres mécanismes de pensée : il s'auto-observe sans cesse, cherchant à retrouver le sens et l'ordre des choses, pour unifier sa vision de la réalité et être de nouveau un acteur. En ce sens, on peut considérer que le symptôme de dépersonnalisation provoque un recul et une profondeur soudaine face aux choses, mêmes les plus banales.

La dépersonnalisation est caractérisée par une très grande lucidité de son état : le sujet a une conscience aiguisée des troubles qui l'accablent, mais avec le sentiment d'être démuni quant à eux, que ce sentiment de désordre qui l'affecte est le plus fort, le faisant sombrer dans la dysphorie (La dysphorie désigne une perturbation de l'humeur caractérisée par un sentiment déplaisant et dérangeant de tristesse, d'anxiété, de tension, d'irritabilité.).

Pour résumer, la dépersonnalisation est donc une altération de la perception (ou expérience) de soi, telle que le sujet se sent irréel. La personne se sent détachée de la réalité et de son propre corps / processus mental. À son apogée le sujet peut expérimenter une impression de déformation de son image corporelle, de la même manière qu'il a le sentiment d'être dissocié de son égo, car ruminant obsessionnellement une éternelle quête de l'absolu, son corps lui apparait comme un vêtement dont il serait dépossédé. L'intellect sait qu'il s'agit de lui, de son corps, mais il manque la prise de conscience plus vaste pour réintégrer cette donnée dans un système cohérent qui lui ferait adhérer de nouveau à sa réalité : le sujet n'a plus la conscience de la place qu'il occupe, obnubilé qu'il est par des questionnements métaphysiques irrésolus, il se sent en dysharmonie et ne consent plus à jouer le rôle qui est le sien, car n'en percevant plus le sens.

On notera fréquemment chez le sujet des dérivés d'une peur primaire, celle d'être fou, de perdre le contrôle de soi, d'avoir des idées à caractère sale, ou encore une sourde angoisse d'anéantissement, comme s'il lui fallait éprouver la solidité de la réalité à tout instant pour s'assurer que celle-ci ne se dérobera pas sous ses pieds.

Pour décrire au mieux la manifestation physique de cette sensation, on peut aussi la comparer à un effet cinématographique courant : Le travelling compensé. Avec cette technique, le sujet de l'image reste fixe pendant que le fond du décor semble poussé vers l'arrière. Cet effet donne une sensation de vertige ou de détachement. Les personnes sujettes à la dépersonnalisation peuvent ainsi ressentir cet effet de manière cyclique dans les deux sens et plus ou moins rapidement.

Lien à un traumatisme psychologique

On admet un rapport entre les symptômes associés à la dépersonnalisation et des traumatismes psychologiques. Si le problème évolue en trouble (persistant et récurrent), il devient important de le traiter, étant donné qu’il peut conduire à la dépression, à une perte de sens, un manque d’entrain, et à une apathie générale. Le sujet ne se sentant plus accordé avec la réalité a tendance à se replier sur lui-même.

La condition (ou le symptôme) s'observe habituellement en conjonction avec d’autres troubles psychiques, en particulier au trouble de stress post-traumatique (ou névrose traumatique), à la dépression, aux crises de panique, à certaines névroses, ou encore fréquemment à la suite de prise de drogue (Champignons hallucinogènes, LSD, PCP etc.).

Généralement, le symptôme se déclare après une forte crise d'angoisse ou de panique, et, plus rarement, lorsqu'un élément familier de longue date a soudain changé (décès, rupture, etc.) rompt le continuum identitaire de l'individu et lui donne l'impression de renaître à la réalité, perdant ainsi l'identification de soi à sa personnalité et donnant l'impression d'avoir ouvert les yeux à une nouvelle réalité qu'il ne reconnait plus et où ses marques et repères ne sont plus que des souvenirs auxquels il est incapable d'adhérer.

La dépersonnalisation n’est pas une illusion ou un délire en soi, bien qu’elle soit souvent rapportée en cas de délire aigu.

Les personnes souffrant de ce trouble rapportent souvent que la dépersonnalisation est plus intense au réveil. La confusion mentale culmine alors sans que le sujet ne soit capable de mettre rapidement de l'ordre dans ses idées, comme la personne non atteinte.

Traitement:

La dépersonnalisation reste l'un des rares troubles en psychiatrie moderne pour lequel on n'ait pas établi de remède qui ne soit même que partiellement efficace, qu’il s’agisse d’un traitement pharmacologique ou psychothérapeutique.

Les vitamines et les minéraux tels que les Omega 3, le magnésium, le calcium, le zinc, le fer ou la vitamine B6 ont permis de réduire, et dans quelques rares cas, de supprimer, les sentiments de déréalisation et de dépersonnalisation. Une alimentation saine, adaptée, et de l'exercice physique régulier sont des méthodes inestimables pour réduire l'anxiété et améliorer l’humeur. Tous les stimulants doivent être évités, car ils sont susceptibles d'amplifier l’anxiété, et donc, du même coup, les sentiments de déréalisation et de dépersonnalisation.

Rédigé par Sophie

Publié dans #transbiduleries

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